Carrete, M. Sánchez-Zapata. J- A et al. 2010. The precautionary principle and wind-farm planning: Data scarcity does not imply absence of effects. Letter to the Editor / Biological Conservation 143 (2010) 1829–1830.

La pénurie de données ne signifie pas : absence d’impacts !

L’analyse proposée par Carrete Martina, Sánchez-Zapata José A et al dans la lettre des éditeurs du Biological conservation de mai 2010 porte sur des parcs d’éoliennes en Andalousie dont la planification a fait l’objet d’études spécifiques. L’emplacement de ces parcs a fait l’objet d’études d’évaluation des incidences. Malgré ces précautions, les auteurs soulignent que ces installations ont de forts impacts sur les rapaces conduisant à d’importants taux de mortalité (cf. réseau d’éoliennes important dans le secteur de Tarifa). Ces constats révèlent que très souvent les recommandations des études préalables d’incidence n’ont pas été respectées ou, pire encore, que ces études n’ont pas su anticiper ces risques de mortalité.
En outre, il apparaît que le rayon de 5 km autour des éoliennes, utilisé habituellement pour évaluer les risques pour le Vautour percnoptère en Andalousie, est insuffisant. Ce rayon résulte d’études conduites sur 2 décennies et ignorent les analyses les plus récentes de suivis du Vautour percnoptère par radio tracking qui concluent que la zone d’influence pour cette espèce est beaucoup plus grande (en moyenne un rayon de 8 km autour de ces installations). Les auteurs soulignent le constat de mortalité de 8 Vautours percnoptères dans l’emprise de parcs éoliens de 2006 à 2009 (4 en Navarre, 1 en Castille et Léon, 1 en Castille-la- Manche, 1 dans la communauté de Valencienne et 1 en Galice). Ils précisent que ces chiffres ne signifient pas que les impacts des parcs éoliens sur cette espèce sont faibles mais que ces indications révèlent une faiblesse des efforts de prospection, d’autant plus que l’énergie éoliennes a connu en Espagne un essor considérable (~ 107% de 2004 à 2008). Ces auteurs tentent une comparaison intéressante des cas de mortalité par empoisonnement (principale cause de mortalité des Vautours percnoptère en Espagne) et par collision avec le réseau d’éoliennes (P. Orabi : il faudrait inclure à cette analyse les risques d’électrocution avec le réseau connexe de transport d’énergie…). Ils concluent que la mortalité avec le réseau d’éoliennes n’est pas négligeable (en Espagne : 2,5 oiseaux morts victimes d’éoliennes contre 18.5 individus morts empoisonnés/an et en Andalousie : 1.2 oiseaux morts victimes d’éoliennes contre 1 individu mort empoisonné/an ; cf. 2009, Hernández et Margalida).
Ces auteurs concluent, compte tenu du fort essor des éoliennes, de l’importance de recourir au principe de précaution et de la nécessité de diligenter des études pour mieux évaluer les impacts des éoliennes sur les espèces de rapaces longévives comme le Vautour percnoptère particulièrement exposées à ces types de menaces…

P. Orabi

 

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