Aujourd’hui -raconte Philippe Villette- en cette magnifique journée du 27 novembre 2016, c’était l’affluence des grands jours sur le Pla d’Adet (Saint-Lary Soulan). A tel point que certains dans la vallée ont du se demander, à la vue des voitures qui montaient (un covoiturage avait été organisé au départ d’Arreau), si la station de ski n’était pas ouverte. Une bonne cinquantaine de personnes, des aurois mais également des passionnés venus de plus loin, des soigneurs d’Hégalaldia, des représentants de l’ONCFS, de la LPO*, de l’Office National des Forêts … se retrouvaient sur le parking du Garlitz.
Mais qui donc a fait monter tous ces gens dans la station déserte à cette époque ?
Lady Yaga, bien évidemment !

La Gypaète Barbue qui avait échoué, blessée, il y a un peu plus de 2 mois, au collège d’Arreau, sous les yeux des enfants ébahis, avait été hébergée dans un premier temps par Jean-Claude et Roland Alberny de la Volerie « Les Aigles d’Aure ».
Elle avait été ensuite prise en charge par l’Association Hégalaldia située dans le Pays Basque, à Ustaritz. Les soigneurs lui avaient diagnostiqué, outre des blessures superficielles, des lésions du tissu du bréchet provoquées par la sangle de l’émetteur qu’elle portait. Le harnais qui n’était pas adapté (euphémisme), lui avait été posé par la FCQ (Fundacion para la Conservacion del Quebrantahuesos) en 2015 à Escuain (Sobrarbe). Pendant ces deux mois de soins pendant lesquels elle a repris 1 kg, Yaga a également suivi un traitement contre une intoxication aigüe au plomb (ingestion de plomb de chasse).
Bref, bien que stressée, la dame étant de bonne constitution, elle s’est rétablie assez rapidement et était prête à retourner dans son milieu naturel. L’association Hégalaldia l’a donc ramené à proximité du lieu de l’accident et a procédé à son lâchage, ce dimanche midi sous le chalet, à proximité du parking.

 Ce fut un grand moment d’émotion pour les spectateurs présents quand Stéphan l’a sortie de la cage, prise dans ses bras et positionnée dans le sens de la pente. Dans un grand déploiement d’ailes, la belle n’a pas demandé son reste et s’est envolée vers l’ouest. Elle a été rejointe dans le ciel d’Aure par un autre couple de gypaètes mais aussi des milans, aigles royaux, corneilles … A croire que toute l’avifaune du coin s’était donné le mot pour fêter le retour au pays de l’héroïne.
* Pour la LPO, Martine Razin – Coordination scientifique Gypaète barbu

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Reportage de Philippe Villette, habitant de la vallée d’Aure (Hautes-Pyrénées)