Pour le spécialiste de la LPO, qui les a tracés au GPS, il ne fait aucun doute que ces vautours viennent du Larzac. En l’occurrence, ils remplissent ici leur fonction sanitaire.
Des vautours s’attaquent aux dépouilles de lapins, dans le secteur de Bozouls. Il faut dire que la région bozoulaise est le théâtre d’une épizootie sans précédent de myxomatose.
Depuis début août, une épizootie de myxomatose, sans précédent, sévit aux abords immédiats de l’agglomération de Bozouls. D’où est arrivé cet ultravirus ? Toujours est-il que les cadavres de lapins se comptent par dizaines, sur le causse et jusque dans les rues du village… Imaginez l’odeur, les jours de canicule !
Puis, providentiellement tombés du ciel, timidement d’abord et, de plus en plus nombreux, des équarrisseurs ailés et zélés, sont venus des Grands Causses voisins, ces grands vautours, si élégants et majestueux dans les airs, si gauches et patauds au sol. Certains jours, on peut observer leur incessant ballet aérien, au-dessus de la zone artisanale et quelques témoins privilégiés en ont compté plusieurs dizaines, rassemblés au sol ! Les plus nombreux sont les vautours fauves mais des vautours moines ont également été repérés. Leur présence atténue quelque peu le pitoyable spectacle des malheureux rongeurs errant en plein jour, aveugles et agonisants. Il est à noter, qu’on n’a pas observé d’attaques sur des animaux malades encore vivants et donc particulièrement vulnérables. Laissons donc ces grands oiseaux, poursuivre tranquillement leur œuvre de salubrité publique et rappelons, au lendemain de l’ouverture de la chasse, (mais est-il besoin de le préciser ?), que les vautours sont rigoureusement protégés, comme tous les rapaces d’ailleurs.
Pour autant, les vautours ne risquent pas de s’installer de manière pérenne à Bozouls. Raphaël Néouze, spécialiste de la LPO venu les observer sur place, explique que « les vautours vivent en colonies, nichant dans des falaises ou des pentes boisées. En outre, à Bozouls, il n’y a aucun endroit favorable à la nidification. »
 
La Dépèche, 15 septembre 2011